Les Chroniques de Shankara Section : Art bouddhique
Tara ou les 21 manifestations de la divinité féminine
Si derrière chaque Grand Homme se cache une femme, il en va de même pour les bouddhas cosmiques du bouddhisme ésotérique Vajrayana.
Vairocana, Amoghasiddhi, Askobhya, Ratnasambhava et Amitabha ont tous une parèdre attitrée, Vajaradhatisvari, Tara, Locana, Mamaki, et Pandaravasini.
La bodhisattva Tara est une des représentations de la divinité féminine !
Apparue avec le bouddhisme Vajrayana, Véhicule du diamant, une branche tantrique du Mahayana, considérée comme étant la contrepartie du bodhisattva Avalokitésvara.
Tara, « celle qui fait traverser le samsara », « la Sauveuse », « l’Etoile qui permet de voir le chemin à suivre », serait née d’un rayon de l’œil central du Bouddha Amitabha.
« Vénérée par les Dieux, Indra, Agni, Brahma, Varya et Ishvara », par les hommes mais aussi par « l’assemblée d’esprits, de zombies et de Yakchas ».
Pour les hindouistes, elle est une des 10 Mahavidya, « la Grande connaissance », « la Grande sagesse », manifestation d’un des aspects du divin ou Kali la noire, tuant la jalousie, les vices et tranchant la tête de l’ego.
Pour les bouddhistes, elle délivre les fidèles des dangers.
Elle symbolise la compassion, la sagesse, la compréhension de la vacuité et est utilisée comme yidam, objet de méditation permettant de se mettre en lien avec ses qualités.
Pour le Vajrayana, elle est la « Mère de tous les bouddhas » et protège de la peur.
Tara se distingue par sa forme féminine, chose inhabituelle pour un bodhisattva, qui doit normalement passer par une incarnation dans un corps d’homme.
Souhaitant devenir un bouddha pour venir en aide à tous les êtres mais conformément à son vœu originel en gardant sa forme féminine tout au long de ses nombreuses réincarnations.
Tel un défi, elle déclara « J’atteindrai l’état de bouddha, là aussi, je serai une femme ».
Selon les annales tibétaines, un culte tantrique est voué « en hommages aux 21 formes de Tara » dont l’iconographie de chacune des 21 formes se distingue par la couleur de sa carnation, un attribut et une position différente.
La Tara verte et la TARA blanche sont les plus connues.
Mais il existe aussi une Tara rouge symbole de l’attraction positive, de la destruction de l’illusion, de discernement que l’on invoque pour obtenir le pouvoir de persuasion (assimilée à Kurukulla).
Une Tara bleue, symbole de la transmutation de la colère et la destruction des obstacles (assimilée Ekajati).
Une Tara noire nommée Ugra Tara, invoquée contre les esprits malins et les maladies qui en découlent ou bien pour obtenir l’invincibilité dans les actes et les intentions et conquérir les opposants.
Une Tara jaune qui lutte contre la pauvreté et apporte prospérité et richesses, (assimilée à Vasundhara)…
Si, La déesse Tara originelle possède 108 noms, c’est qu’il y en a autant d’émanati