LA PRATIQUE DE LA SAGESSE
La pratique de la méditation apporte la détente, la sérénité en favorisant certains concepts comme la longévité, la sagesse, l’amour, la chance ou la richesse mettant fin aux poisons de l’esprit (la jalousie, l’orgueil, l’attachement, la colère, la stupidité).
La statuaire bouddhiste sert de support à la pratique de la méditation.
Les Bouddhas personnifiant tous un des aspects différents de la sagesse appelés les 5 Jinas, les 5 Tathagatas ou les 5 connaissances.
Dont la 1 est la sagesse du dharmadhatu, la connaissance directe de l’ensemble du cosmos, et de la réalité symbolisée par Vairocana.
La 2 est la sagesse « semblable au miroir » symbolisée par Akshobhya dont l’esprit éveillé refléterait tout, sans pour autant être affecter, la compréhension de la vraie nature des choses aidant au détachement.
La 3 est la sagesse de l’égalité ou de l’identité symbolisée par Ratnasambhava qui voit tout avec une objectivité complète et ayant la même réalité commune et attitude identique envers tous. L’ Amour et la Compassion de l’esprit d’Eveil pour tous.
La 4 est la sagesse « toute discriminante » symbolisée par Amitabha.
Un esprit éveille qui voit le caractère unique de toutes choses et en même temps sa pluralité. L’unité et la différence.
La 5 sagesse est la sagesse « toute accomplissante » symbolisée par Amoghasiddhi.
L’esprit d’Eveil se vouant au bien-être de tous les êtres vivants en concevant de nombreux moyens habiles pour y arriver.
Les 5 Dhyani Buddhas, ou Jina Buddhas, les 5 Bouddhas de la sagesse ou les 5 Bouddhas de la méditation :
Dans le bouddhisme Vajrayana (véhicule du diamant), les Dhyani Buddhas symbolisent les 5 aspects du Bouddha primordial et les 5 sagesses permettant la transformation de nos 5 émotions négatives ou les 5 illusions en énergie positive.
A l’origine dans le bouddhiste courant Mahayana, un bouddha peut se multiplier en différentes formes représentées par chacun de ses aspects particuliers, d’où ses nombreuses représentations appelées émanations.
Le Bouddha Shakyamuni/ Gautama en est le représentant visible par tous sur terre.
Ces 5 Déités du nom d’ Akshobya, Amitabha, Vairocana, Amoghasiddhi, Ratnasambhava, peuvent être connues sous des noms différents selon les courants et les pays.
Ils sont associés aux 5 éléments, aux 5 directions évoqués par la mudra symbolisant les 5 épisodes importants de la vie du Bouddha, les 5 mudras majeures, les 5 voies du culte bouddhiste pour la transformation de l’esprit.
Généralement représentés ensemble sur les Mandalas, les Thangkas.
Dans le bouddhisme tantrique ésotérique, à ces 5 déités masculines sont associées 5 Bouddhas féminins, considérés comme leurs parèdres spirituelles.
Un Bouddha est celui qui a réussi à transcender son côté masculin et son côté féminin.
L’ Amour et la Sagesse, les 2 aspects principaux de l’Eveil exprimant ainsi leur inséparabilité.
Leur unification est le plus haut niveau d’expérience spirituelle (yab-yum).
Représentées par des figures ésotériques masculines-féminines qui s’enlacent ou
« Père-Mères » enlacées symbolisent l’union de la sagesse (féminine) et de la compassion (masculine) aboutissant à la sagesse suprême conduisant au salut.
Akshobya (Est)
Amoghasiddhi (Nord) Vairocana (au centre) Ratnasambhava (Sud)
(Adibouddha/Bouddha principal)
Amitabha (Ouest)
Représenté en blanc, couleur de la centralité, de l’absolu, brillant comme la Lumière, Vairocana exprime la connaissance pure de l’esprit de la famille des Tathagata.
Il indique le centre.
Il est la figure principale, le Bouddha-Soleil, exécutant le geste de la mise en mouvement de la roue du Dharma, le dharmachakra mudra.
Son attribut est la roue dorée à 8 rayons du Dharma.
L’élément qui lui est associé est le métal.
Son véhicule ou animal le lion symbolise son absence de peur dans la proclamation de la Vérité.
Il aide à lutter contre l’ignorance en la transformant en vacuité.
Sa parèdre est Vajaradhatisvari, « la dame souveraine de la sphère de l’espace infini » de couleur blanche également.
Lui, irradie Lumière, Sagesse et chaleur de l’Amour dans toutes les directions et elle, une dakini représentant l’espace infini, la réceptivité spirituelle infinie, l’univers tout entier.
Il est le Bouddha de l’Est de la famille des Vajra.
De couleur bleu foncé, Akshobhya libère la colère, la haine et apaise
les souffrances et les perturbations de l’esprit par l’acceptation
du bon et du mauvais, les transformant en sagesse. Le reflet des choses sans les émotions.
Sa mudra est celui de la prise à la terre à témoin,
le bhumisparsa mudra.
Son animal est l’éléphant, grand, fort et sage.
Son attribut est le Vajra ou Dordjé, symbolisant le diamant foudre. L’élément associé est l’eau.
Sa parèdre est Locana, « celle qui a une vision claire », «la dame qui a l’œil du Bouddha ».
C’est la conscience pure et simple des choses. Elle est de couleur bleu clair.
Les 2 unifiés indiquent clairement qu’il ne peut y avoir de sagesse sans prise de conscience.
La récitation de son mantra purifie tous les karmas négatifs et évite la renaissance dans les mondes inférieurs.
Ratnasambhava est de couleur jaune pour l’égalité entre tous
et stopper l’orgueil.
De la famille des Chintamani, il est le Bouddha indiquant le Sud.
Il exécute le geste du don suprême, varada mudra et son attribut est le joyau. L’élément associé est la terre.
Son véhicule est le cheval rapide dont le souffle symbole l’énergie, le souffle vital. C’est par la concentration et le bon chemin qu’on parviendra à l’éveil.
Il fait prendre conscience de l’identité fondamentale des êtres.
Sa parèdre est Mamaki, « faisant mien », ne faisant aucune différence entre le monde et soi. De couleur jaune.
Rouge comme la joie de vivre naturelle et la motivation.
De la famille des Padma, Amitabha est le Bouddha de l’Ouest.
Exécute le geste de la méditation, le Dhyani mudra,
(la main gauche sur la main droite, les paumes des mains
vers le haut)
Son attribut est le lotus, signifiant renaissance et développement spirituel.
Son véhicule est un oiseau, un paon.
L’élément qui lui est associé est le feu.
Il transforme l’avidité en Amour universel.
Sa parèdre est Pandaravasini, ou Pandara « celle qui est vêtue de blanc », détachée et protégée des influences extérieures. Elle est de couleur rouge clair.
La récitation de son mantra donnerait accès à la Terre pure d’Amitabha où il fait bon renaître.
De la famille des Kama, Amoghasiddhi est le Bouddha indiquant
le Nord, de couleur vert foncé.
C’est le don, la générosité envers les autres, l’altruisme pour
lutter contre la possession et la jalousie pour la transformer en détermination de mener les choses à bien.
Il symbolise le dépassement de l’envie.
Exécutant le geste de la protection ou l’absence de crainte ,
l ’Abhaya mudra .
Son attribut le double vajra.
Son animal est le Garuda,
un homme-oiseau.
L’élément associé est le vent.
Sa parèdre est Tara, verte, Shyamatara « celle qui aide à traverser » la rivière de la naissance et celle de la mort (samsara) pour atteindre la rive du Nirvana. Son but est d’aider les autres à s’aider eux-mêmes.
On trouve également des Buddhas courroucés appelés Heruka, aux formes effrayantes mais leurs intentions sont pures.
Ils symbolisent le côté agissant des Jinas, protégeant les fidèles, tuant les démons, personnification de nos peurs et désirs, ennemis du Dharma pour les transcender. Ils sont les destructeurs des passions. De la même couleur que leur coté paisible.
A Vairocana correspond Bouddhaheruka, au zenith ; à Akshobhya à l’Est correspond Vajraheruka.
A Ratnasambhava au Sud, Ratnaheruka, à Amitabha c’est Padmaheruka à l’Ouest et enfin à Amoghasiddhi, c’est Karmaheruka au Nord.
Tous ces différentes représentations des Bouddhas, qu’elles soient masculines, féminines, paisibles ou courroucées sont toutes des aspects d’une seule et même expérience d’Eveil, de la bouddhéité.
Et pour atteindre cet état d’éveil il faut au préalable réussir à unifier en nous l ’Amour et la Sagesse !
Vaste programme !
Qui commence par la pureté absolue du cœur, la possession des vérités du dharma cad comprendre la différence entre le monde de la réalité permanente et celui des illusions.
La réalisation de la vraie nature de l’ego implique l’identification du moi avec le bouddha en devenir.
La libération totale de la dualité entre moi et le monde extérieur, pour l’unification et la compréhension de la vacuité…
