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La peinture Rajasthani Les éléphants royaux caparaçonnés


L’art reflet de la population indienne

Il existe en Inde plusieurs sortes de peinture :

- La peinture sur sol du nom de « Bhumi Chitra » ou « Rangoli »

- La peinture murale est « Bhitti Chitra »

- La peinture sur rouleau de tissu ou panneau « Patta Chitra »

- La peinture sur manuscrit miniature « Chitra Bhagwat » ou enluminure

- La peinture sur corps « Deh Chitra »

- La peinture méditative « Mandala »


Les artistes doivent répondre à 6 critères principaux ou principes, les « Shadanga », les infuser dans leur œuvre pour obtenir plus d’attrait esthétique :

La connaissance des apparences, la beauté de la forme et son mystère nommée

« Roopa-Bheda ».

La connaissance des proportions, la beauté de l’harmonie, « Pramanami ».

L’expression des sentiments, la beauté émotionnelle « Bhava ».

L’illusion et inclusion de grâce, la beauté esthétique, « Lavanya-Yojnam ».

La connaissance et application des similitudes, la beauté du réel « Sadradhyam ».

La connaissance et l’application des couleurs « Yarnika-Bhanga ».


La peinture indienne connut plusieures époques, périodes ponctuées par de nombreux envahisseurs apportant avec eux leurs arts et leurs techniques anciennes que certains états absorbèrent et developpèrent sous différentes phases.


La peinture moghole est un style particulier qui s’est développé à partir des miniatures persanes dont les influences d’origine islamique se sont mélangées à celles de l’hindouisme et du jainisme.

La peinture Rajput, Rajasthani ou Pahari est issue de la peinture moghole, connue pour ses couleurs vives , ses enluminures, ses paysages expressifs très détaillés qui reflètent la beauté locale.

Art de la cour très apprécié à l’époque par les sultans et maharajas, ces tentures murales peintes à la main servaient à embellir leurs palais.

Les grands thèmes tournaient donc autour d’histoires légendaires, mythologiques, de scènes de chasse, de batailles, de la vie royale, du zenana, de la faune et flore riches. Parfois des amants dans des positions intimes.

Tout devait être fastueux !


Les artistes portaient une attention toute particulière aux détails.

Divinités, sultans, rajas, êtres humains étaient tous parés de beaux habits et de bijoux d’ornements.

Les éléphants aussi !


Car en Inde, l’éléphant est un animal très apprécié, vénéré même, considéré comme une entité céleste, associé à la divinité.

Dans la mythologie hindoue, le dieu Ganesha/ Ganapati, fils de Shiva et Parvati a une tête d’éléphant.

Lakshmi, épouse du dieu Vishnu, sous la forme de Gajalakshmi déesse de la prospérité est représentée tenant un lotus d’une main et la corne d’abondance de l’autre, accompagnée de deux éléphants.

Le véhicule, la monture d’Indra est un éléphant blanc du nom de Airavata.

Les textes anciens bouddhistes nous révèlent que la naissance du Bouddha s’est passée en présence de 2 éléphants blancs.

Dans l'épopée du Mahabharata, lors de la grande guerre de Kurukshatra entre les cinq frères Pandavas et leurs cousins Kauvaras, la force militaire commune se composait alors de 65610 chevaux, 21870 chars d'infanterie, 21870 éléphants et de 109350 guerriers.


L’éléphant symbole de force tranquille, représente le pouvoir religieux mais aussi politique.

Maharâjâ, souverain et sultan étant la représentation du pouvoir se devait d’en posséder plusieurs pour afficher statut et richesse lors d'apparition en public.

C’est avec Djalal al-Din Muhammad Akbar 3e empereur de la dynastie moghole (1556-1605) que les réglementations pour le bien-être de ses animaux ont commencé.

Il les aimait, en prenait soin, les bichonnait même pour certains, leur attribuant des serviteurs particuliers, les meths », un « mahawat », cavalier d’éléphant pour s’asseoir sur le cou, un « Bhoi » pour la croupe.


Les éléphants impériaux étaient décorés, embellis, pour certaines processions, festivals ou divertissements, caparaçonnés pour partir au combat, à la chasse ou à la guerre.

Ils n’étaient pas seulement un mode de transport.

Entièrement cuirassés, équipés d’éléments de guerre, ils étaient redoutables et faisaient des ravages parmi la cavalerie adverse !


A partir de la tête, l’éléphant était recouvert de plusieurs couches comportant le « pakhar », une armure faite de plaques d’acier et de fer qu’il ne portait que pour le combat, posée sur une couverture décorative nommée « seeri » faite de tissu richement brodé de broderie zardozi garnie de glands.

Généralement portée seule ,elle pouvait varier selon la taille et la forme du pachyderme.

Le tout réhaussé du « ranpiyal », une bande décorative pour le front en brocart ou velours d’où pendent des rubans, les «qutas », des ornements décoratifs faits à partir de la queue de yak tibétain, suspendus à la tête, au ventre et aux défenses.


Les éléphants de cérémonie étaient richement vêtus et portaient sur leur dos des draperies, des couvertures en tissu ornées , caparaçonnés, embellis d’ornements en or et pierreries, de colliers, boucles d’oreilles, couvre-chef et cloches.

Et il existait des ornements et des vêtements pour chaque partie du corps.

De la tête aux orteils !!






Le dos de l’éléphant et même du cheval fut ensuite recouvert d’un grand tissu rectangulaire en forme de tapis, jeté des deux côtés de l’animal, le « jhul », un revêtement en velours orné de broderie « karchobi » réalisée avec de fins fils d’or et d’argent.

Une cloche avec une chaine « pitkachh » était attachée de part et d’autre de l’animal, retombant sous le ventre.

Sans oublier les ornements cloutés en or et en argent, les cordes torsadées, le « jhumar » pour les oreilles, les « mala » ou « katla », différents colliers avec de grands médaillons et pendentifs pour le cou et le « chaurasi » sorte de drap d’où sont suspendues des cloches lui retombant au niveau des genoux.

Les cordes torsadées servaient à contrôler l’animal et à tenir toutes les pièces d’ornements ensemble, « kilawa » attachées sous la gorge et «pichwa », sous la queue.


Il existait également des décorations pour la queue et pour les défenses !

La queue était attachée par un autre ornement, le « Dumchi » au « pichwa ».

Quant aux défenses en ivoire elles pouvaient être ornées de « bangri » anneaux ronds en fer ou en laiton ou bien d’un protecteur de défense du nom de « kalap », de même forme, fait pour la renforcer.

Et pour rehausser leur beauté ils portaient des bracelets de chevilles !

Une fois l’éléphant fin prêt, place au Sultan !


On déposait sur son dos, au sommet du « jhul » le « howdah » sorte de chariot en bois ou métal ou le ambari, le pavillon en forme de tour à baldaquin où siégeait le souverain sous son parasol.

Ensuite, venait le « pherwaj » la couverture du howdah, formée par deux pièces de tissu carré pour recouvrir les barres latérales et un rectangle pour le dos du siège royal.

Tout le tour de l’éléphant était parcouru d’une corde torsadée, rattachant le tout ensemble de façon qu’il soit stabilisé pendant le mouvement du colosse animal et que le sultan soit en toute sécurité.



Aujourd’hui les éléphants attelés, caparaçonnés ont été remplacés par les voitures et autres engins à moteur.

Même si l’art de cet ornement se perd, l’éléphant est un animal toujours autant adoré, vénéré.

Dans certains endroits ils sont toujours utilisés dans des rituels de culte.

Les éléphants continuent d’apparaitre fastueusement harnachés, lors de grandes occasions ou pour des processions religieuses.

Les éléphants des temples sont maintenant ornés de dessins sur leur corps plutôt que de bijoux et de vêtements, motifs de feuilles, de fleurs, de figurines, d’animaux très colorés.

L’éléphant reste toujours aussi colossal et majestueux !


Découvrez quelques-unes de nos peintures et tentures murales, œuvres peintes d’éléphants royaux et autres scènes de la cour indienne dans la Section Décoration et Statues – La peinture Rajput - Rajasthani et Pahari





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